Wednesday, August 29, 2007

Lu : Multitudes, été 2007

Un coup d'oeil sur le sillage de travail de la revue Multitudes, qui fait son n° 29 en cet été 2007 (sorti en mai).
Majeure du n° 29 : Narrations postcoloniales - Mineure : Traduire Deleuze.
Repères : Toni Negri (Multitude. Guerre et démocratie à l'âge de l'Empire, avec Michael Hardt, sorti à La Découverte en 2004) ; Yann Moulier Boutang (directeur de rédaction - De l'esclavage au salariat. Economie historique du salariat bridé, PUF 1998) ; Sandra Laugier, Isabelle Stengers, Michael Hardt & Toni Negri, Peter Sloterdijk, G. Agamben aux comité de rédaction et conseil éditorial. Editions Amsterdam.
Avatars précédents de la revue : Futur antérieur, et ?
Repères théoriques : l'Empire de Hardt et Negri donc, Foucault et Deleuze (l'intellectuel spécifique et le biopolitique, la production des sujets, l'agencement collectif d'énonciation), "philosophies de la différence", Spivak,...

Livraisons précédentes : biopolitique et biopouvoir (n° 1 : mars 2000), art contemporain (deux numéros déjà consacrés, plus un sur la critique des institutions artistiques, et un sur les "pragmatiques architecturales"), propriété intellectuelle, postcolonial ("raison métisse", Empire, guerre et paix dans l'Empire, migrations en Europe, Europe, racisme institutionnel, postcolonial et politique de l'histoire), "philosophie politique des multitudes", capitalisme cognitif, travail dématérialisé, féminismes queer multitudes (soit : minorités et minorité), actualité (intermittence en été 2004, émeutes et la république mise à nu en hiver 2006, revenu garanti hiver 2007), biologie et écopolitique, médias et réseau (postmédia, réseau, mise en commun).

Dans ce numéro, en ouverture du dossier sur les narrations postcoloniales [problème et frein : la narration encore, boulet ; et Spivak - ces retards français ! Bon de pédaler très vite vers, en tout cas] : un article de Naoki Sakai (Cornell, études asiatiques - discours japonais, traduction et subjectivité) et Jon Solomon (Taiwan, études françaises - biopolitique de la traduction. Traducteur chinois de la Communauté désoeuvrée de Nancy - actif dans l'assocation Alternative francophone, et contributeur à Traces, revue transnationale US, Japon, Chine, Corée), présentant le cadre argumentaire de leur volume Translation, Biopolitics, Colonial Difference, n°4 de la revue Traces (Hong Kong UP, 2006).
L'article s'intitule également "Traduction, biopolitique, et différence coloniale". En cadre du travail, une analyse des conditions actuelles par cette description : "Sous le régime postfordiste du travail immatériel", et sa logique de la communication, et du savoir. La "traduction culturelle" (problème) comme point critique de la différence, et comme tel : critique de la notion de "culture" comme outil du lissage politique du colonialisme occidental (lié à la modernité, et au national, avec son corrolaire d'une anthropologie de la différence civilisationnelle, et au capitalisme - ce complexe), et possibilité d'ouvrir une ligne de fuite vers la traduction comme pratique sociale, agencement collectif d'énonciation, et mode d'adresse hétérolingue.

C'est un autre monde théorique que celui du Débat - wow !
Facile à repérer, dès le thème retenu pour le n° en cours des 2 revues : la culture générale pour Le Débat, Deleuze traduction postcolonial et biopolitique du capitalisme pour Multitudes. Le franco-français regardant vers les Humanités, l'étranger et ses fuites et frayages. Eventuellement, son charabia - de connivence -, aussi. Un mode particulier, réalisation inattendue et frein contre-critique (contre-clinique, il faudra dire), de l'agencement collectif...

PS : Tiens, je tombe aussi sur ce "nuage de mots clés", sur le site web de Multitudes :

art (contemporain), musique, cinéma, autochtones, indigènes, autonomie, biopolitique, biopouvoir, capitalisme (cognitif), colonialisme, post-colonialisme, communisme, post-communisme, concepts, démocratie (radicale), deuxième écologie, décroissance, soutenabilité, référentialisme, pragmatisme, discipline, contrôle, écologie mentale, égalité, empire, marges de l’empire, enclosures, brevets, droits d’auteur, espace public, commun, étatisme, souverainisme, nationalisme, éthique (bio-), europe, fédéralisme, expérimentation, expertise, formes de vie, genre(s), féminisme(s), queer, guerre (anti-), hacktivisme, information, informationnel, informatique, intelligence collective, general intellect, libéralisme, néolibéralisme, marché libre, peer2peer, gratuité, marxiens, marxismes, matérialisme, migrations, modernité (post-), mondialisation, mouvements, luttes, collectifs, multitude(s), peuple, classes, nature, naturalismes, numérique, opéraïsme, pluralisme, multiculturalisme, postmédia, revenu (garanti), protection sociale, science, subjectivité, subjectivations, travail, valeur-travail, travail immatériel, universalisme, républicanisme, villes, métropoles, territo(-ires)(-rialisation), vivant et artifice

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Saturday, June 30, 2007

Travail intellectuel

Je vais reprendre le fil avec diverses nouvelles ou anciennes ressources :

. le programme du séminaire IndeA/Texte étranger, qui compte partir l'année prochaine du Vocabulaire des institutions européennes - j'envisage la lignée Benveniste, Barbara Cassin (Vocabulaire européen des philosophies, 2004), et la philologie comme plan disciplinaire. A ouvrir par le champ de Chiss & Puech sur l'histoire des disciplines du langage. Et Humboldt et l'histoire de l'université moderne, qui est allemande et humboldtienne.

. Elisabeth Badinter, Les Passions intellectuelles. 3ème volume d'une trilogie dont je ne connais pas les 2 premiers volets, cette fois-ci sur la période des philosophes et des monarques éclairés : 1762-1778. Le sous-titre : Volonté de pouvoir. Il y a là en annonce un substrat de Foucault sur l'intellectuel et ses histoires, à entendre.
Après vérification, les volumes précédents sous-titrent : I Désirs de gloire, et II Exigence de dignité. J'attends de comprendre comment ces termes, à consonnance morale maintenant, prennent dans leur contexte un sens qui détermine des configurations historiques du savoir-pouvoir.

. Le Suicide, de Durkheim. Question par quoi s'instaure la méthologie sociologique. 1930. J'y attends un travail sur la situation. Il n'y a pas d'individuel.
C'est une façon de bien vouloir revenir au champ universitaire français après une année comparatiste. Le comment vivre les pressions qui y sont en intensification critique cette année tout particulièrement.

On peut aussi appeler travail, soit penser sous la rubrique de cette question, et ajouter ce plan au faisceau déjà riche, la simple activité critique contenue dans les inventions disciplinaires ou les inventions des pratiques de la pensée. Qui se font dans une société.
Ce n'est pas la même chose qu'un métier - il y a une articulation de l'un à l'autre. L'anglais distingue à propos work de labour de industrial. Etc.

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Thursday, May 24, 2007

Travail, jeunesse et formation, l'université

Encore une évidence. Note :

Un des points critiques de la société française, ces temps-ci, qui fait que l'université est, avec le droit du travail, un des fronts principaux sur lequel va se vivre le conflit politique des prochaines années, en court terme c'est certain, au long terme c'est probable : dans les termes du travail de pertinence que fait, avec son point de vue propre (et marqué) Philippe Meyer dans L'Esprit public sur France Culture : "La France prépare mal l'avenir de sa jeunesse" (dimanche 6 mai même), et le 22 avril (jour du premier tour), émission thématique sur l'emploi.

L'université en mire politique. Questions de la fonction publique, du chômage et de l'emploi et de la précarité, de l'orientation de la formation (professionnalisation / disciplines), de la politique du savoir, de l'intégration européenne dans un milieu commun de la knowledge economy, etc. A beautiful critical hub, dangerous in deep-reaching ways. On reparlera de pertinence - et de la centralité du rapport savoir-pouvoir, avec des enjeux d'une fraîcheur violente. Et de l'affect individuel de l'histoire collective.

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Thursday, April 26, 2007

Comment travailler

Très intéressant, en conversation avec ELB hier, de tomber sur ce nouveau point de convergence, dans nos parcours de vitesse : la "tâche" (entre le Beruf de Weber et le Aufgabe de Benjamin) de l'universitaire (ou finalement autre chose que cette identité institutionnelle), comme celle de chercher comment travailler. Bouger le paysage jusqu'à ce que. Frayer, head down.
Comment travailler dans l'institutionnel, et sur lui.
Avec qui : dans quel public, quelle performance du public.
Comment écrire, vers qui. Comment lire, donner à lire.

. j'ai appris, cette année par exemple, à poser des questions. Comme mode de travail. C'est à dire observer les questions bouger ; suivre où elles mènent quand elles cherchent leur incidence. Question de temps ; de l'historicité fine. C'est l'expérience de l'enseignement en Amérique que a été mon école exigeante là-dessus. Je vois comment peut s'ouvrir un travail par enquête, par entretiens, par invitations, écoute.
. l'actualité critique - où le continu entre recherche et enseignement, et actualité critique, peut se tenir à l'aise. J'ai des projets pour P8, L, M, D et le Texte étranger. Polart bien entendu.
. le blog, ou mise en ligne, comme frayage dans un milieu de public allégé de l'universitaire
. le travail collectif, et en particulier l'écriture, ou la conduite scientifique, collectives.
. le travail éditorial - diagnostique, au près stratégique de la critique.

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Wednesday, April 18, 2007

Travail, démocratie - problèmes du présent

Références à partir de Richard Sennett The Corrosion of Character. The Personal Consequences of Work in the New Capitalism (1998, mais en fait 1995 - et c'est nettement daté, déjà) :
  • sur le nouveau capitalisme de la flexibilité, le flux et le fluide (qui rend obsolète un modèle hiérarchique, bureaucratique et centralisé, éventuellement paternaliste - rend[rait] aussi obsolète le paradigme du rythme) : James Champy : Re-engineering Management (HarperBusiness, 1995) ; Ulrich Beck, Risk Society (Sage, transl. 1992).
  • sur le temps : Barbara Adam, Time and Social Theory, Temple UP, 1990 - Anthony Giddens, The Constitution of Society. Outline of a Theory of Structuration (Polity, 1984)
  • sur l'anxiété (il ne dit pas "stress") : Ray Pahl, After Success. Fin de Siècle Anxiety and Identity (Cambridge : Polity, 1995) - "the anxious class" (Robert Reich, Democratic Leadership Council 1994).
  • sur le travail : Herbert Applebaum, The Concept of Work (SUNY P, 1992), Jeremy Rifkin The End of Work (Putnam 1995) - avant ça, Daniel Bell "Work and Its Discontents", in The End of Ideology, Harvard UP 1988 - et Adam Smith le premier puis Marx sur la division du travail ; Max Weber sur le travail comme carrière et "character [R. Sennett] " (Beruf)
  • la démocratie dans le "nouveau capitalisme" : vivre le conflit (vivre les "corrosions du caractère") : Leon Festinger, Conflict, Decision and Dissonance (Stanford UP, 1967), G. Bateson Steps to an Ecology of Mind (Chandler 1972) ; R. Sennett, The Uses of Disorder (Knopf, 1970) ; Amy Gutman & Dennis Thompson, Democracy and Disagreement (Harvard UP, 1996).
  • sur le sujet, homo faber : Pic de la Mirandole, Oration on the Dignity of Man; Diderot (Paradoxe sur le comédien) / A. Smith sur le rythme et le répétitif du travail
  • sur l'enseignement dans le "nouveau capitalisme" : US Dept of Labor, What Work Requires of Schools: A SCANS Report for America 2000 (Washington D.C., 1991).

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Monday, April 16, 2007

Poétique du présent politique : "the creative class"

A regarder, ce que dit un Richard Florida sur The Rise of the Creative Class (2002 - puis The Flight of the Creative Class. The New Global Competition for Talent, mondialisée, 2007). Avec aussi The Cultural Creatives, Paul H. Ray et S.R. Anderson, 2000.

Avant de lire, il me semble que la situation qui s'ouvre ici débouche sur, de nouveau, une proposition sur le "nouveau capitalisme" (termes, déjà vieillots, de R. Sennett) : un shift à percevoir de la production à la création. Une façon, peut-être, all guess-work here, de continuer à réfléchir aux mutations du travail, dans un contexte qui se propose aussi un cadre d'explication par la "société post-industrielle".

I'm guessing, essaying : une dématérialisation du travail, à percevoir également dans la subtilisation (dans tous les sens...) des produits du commerce en valeurs financières (financiarisation du marché, volatilité des marchés) et symboliques - l'économie politique dématérialisée en monnaie courante culturelle (le multiculturel est tout étonné des gains qu'il en reçoit, dans cette alliance trouble de la mondialisation avec le postcolonial). Le politique passé au plan du culturel. J'ai l'intuition qu'il s'agit encore de la même chose dans la nouvelle économie (politique) de l'information et des savoirs.

Le travail de la poétique m'apparaît de plus en plus nettement comme cette actualité du savoir-pouvoir à tenir. La poétique sait quelque chose du savoir, critique. Sait quelque chose de radical (Saussure) de la ligne d'articulation entre savoir et pouvoir, et de la modernité. De l'interface de la culture avec le politique. Chaque fois elle est capable - mais au poéticien d'en construire la capacité ; c'est là l'invention, et la passion politique du poème - de décoller, d'insérer sa lame critique dans les processus du naturel. Dans les factualités "contemporaines" - et les revendications des "modernisations" - du présent.

Travail de la poétique : critique de l'actualité du savoir-pouvoir. Chronique.

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Academic Labor - 2

Nouvelles indications de Joseph Entin :

Two books I recommend are: Tenured Bosses and Disposable Teachers: Writing Instruction in the Managed University and University, Inc.: The Corporate Corruption of American Higher Education. Comparing the impact of capitalism on universities in France and the US is and intriguing project. I fear that because our university sector is so privatized to begin with that capital has had an even easier time here! And only a small sector of our faculty are unionized--CUNY in fact has one of the strongest faculty unions in the country, as you probably know. We're poorly paid, but probably not nearly as poorly as you are, I imagine. But at least you all have some social and cultural prestige, no? In the US, we don't even have very much of that....

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Saturday, April 14, 2007

Academic labor

Indications de Joseph Entin (Brooklyn College English Department) :

It's true, I am deeply interested in thinking about the university as a site of labor, especially as American universities become increasingly subject to, and modeled on, corporate capitalism. There is a growing fieldof critical analysis in the US, especially among scholars in English, whose work has included a growing focus on what one writer calls "academic capitalism." My own perspective is shaped by my work as a union organizer in graduate school, when I worked with many others to try to form a union for graduate teaching assistants at Yale (and effort that has failed, to date, alas). I wrote a piece several years ago in the on-line journal Workplace, and I highly recommend that journal as a source of information: http://www.cust.educ.ubc.ca/workplace/

Some of the leading thinkers and writers in this field include Cary Nelson, Marc Bousquet (I highly recommend his work, a lot of which is on-line), Jennifer Washburn, Bruce Simon, Michael Berube, Richard Ohmann. I alsor ecommend taking a look at the web site for the American Association of University Professors (AAUP) and its journal Academe, which regularly publishes on academic labor.

My own book is really about fiction and photography, and the way a group of progressive artists in the 1930s tried to re-frame the way Americans see and perceive the poor and dispossessed. It's not directly about the academy, but it is about class, labor, and inequality, which are some of my abiding concerns. The title is Sensational Modernism: Experimental Fiction and Photography in Thirties America, and should be out in paperback from theUniversity of North Carolina Press in October or November.

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Wednesday, March 21, 2007

Le temps politique

Aujourd'hui je passe la journée à travailler sur des travaux d'étudiants, lentement.
Prendre les décisions explicites, délibérées, de descendre dans un autre temps, mon temps, est aussi un acte, un effort, de l’ordre du politique. Prendre le temps de la crise, de l’urgence, du multitasking, comme une pression sociale, et un choix (la main invisible – d’une idéologie écrasante, et à voir ; "modernisation" comme "bougisme", temps de la réforme, "réduction" du temps de travail, etc.) de société, qu’on peut aussi reconnaître comme tel et doucement contourner, rebrousser, avec ses bricolages de vie.
Ce n'est pas mon problème ; il est à dénaturaliser et dépersonnaliser. Médiatiser. Il s'agit de savoir comment faire; trouver ça. La critique y suffit.

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Tuesday, March 13, 2007

Weber

Ce qui me renvoie à Weber - la vocation, le savant, et le politique.
Le travail intellectuel.
Je ne couperai pas à ce passage. Prévu de longue date t'façon.

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Wednesday, February 07, 2007

Le travail universitaire

Ce qui me paraît si juste dans pointer cette question pour l'actualité la plus immédiate, c'est qu'elle me semble un crux particulièrement clair du continu entre l'université et la société. Celui dont l'évidence semble toujours à redémontrer - quelle pression culturelle et idéologique de ces décennies, pour qu'il faille cette sensation d'avoir à refaire la démonstration constamment; à trouver toujours d'autres moyens pour faire voir ? - du fait que l'université est l'une des interfaces sociales et culturelles, et l'un des fronts conflictuels de la vie politique, et non la ivory tower (Graff doit encore s'en défendre - et en le faisant, par malaise de culpabilité, il affaiblit sa position de discours), et non l'isolement glorieux/prétentieux (depending which side you're on), et non les vieilleries et inanités se reproduisant.
C'est juste, avec toutes les torsions que bien sûr on y repère d'emblée, que le Grand Débat ouvert pour verrouiller le mouvement social sur le CPE oriente les regards sur la question de l'emploi. Exactement, sur la question du travail, détourner le regard dans la direction qui n'est pas celle du travail comme socialisation et politisation, ni celle de la valeur comme unité de vie. Et où on tient un peu plus séparés les plans du travail et de l'intellectuel. Où on rend un peu plus intenable le travail intellectuel comme travail.
Parler d'emploi comme le produit universitaire - et ne pas parler de l'emploi universitaire. Parler des compétences pour l'emploi comme mission de l'université - et taire les processus jumeaux de la formation (travail), et de la recherche (travail).
L'université est, de toutes parts, dans le monde du travail. Qu'il faut déconfondre d'avec le monde de l'entreprise - ne pas le laisser kidnapper pour la société de l'entreprise.
Le travail intellectuel, donc. Sa pratique, sereinement sur son propre terrain. Et le travail universitaire, comme point de vue à exiger dans la lutte-la vie (simplement la pratique des enjeux) politique.

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Wednesday, January 24, 2007

Questionnaire : états de English aux Etats-Unis

Au groupe de travail formé par un petit nombre de collègues du English Department de Brooklyn College, j'ai proposé ce questionnaire sur la situation de la discipline. Il est le produit à la fois de mes questions comparatistes (questions exportées de France, pour une ligne de fuite), et de mes observations de terrain, mes surprises, et mes tentatives pour fouiller les points où il me semble sentir que des enjeux sont à vif.
Les questions seront posées en séminaire cette semaine - si certains des collègues en ont la curiosité, elles pourront aussi trouver des réponses écrites, que je proposerai de publie en ligne sur le site de Polart.

English: state of the discipline/s – Brooklyn 2007

Here are some questions – too many questions, I am aware – on which I would like to have your views. They are meant just as a starting point for discussion. What will probably be most interesting is which ones you will choose to discuss, and how they will turn out to be not quite the right questions.

Some recent reading that forms the background to my questions:
. Gerald Graff: Professing Literature, Beyond the Culture Wars
. Bill Readings: The University in Ruins
. Butler, Guillory: What’s Left of Theory (incl. Culler’s article on the literary in theory)
. Critical Inquiry: special issue publishing the papers from the “Future of Criticism” conference (I think that’s the title – 2004 maybe?)
. Jonathan Culler: The Literary in Theory (2007)
. Daphne Patai & Will H. Corral: Theory’s Empire. An Anthology of Dissent (2005)

1. research and teaching: do you consider the two sides of your work as separate or as inseparable? or…? How does the teaching environment at BC enable you to articulate the two?
Do you feel that you do your research in isolation or do you feel involved in research communities? Which organizations are there that you belong to – or that you don’t belong to?
Do you supervise research students?

2. publishing: do the current publication opportunities answer your needs? How do you view the field at the moment – for articles in journals, for books? What is possible to get published, what is not? What is the relative situation of university presses and commercial publishers (not sure what to call them, to make the distinction), in the humanities?
Where does publication online fit into the system?
Are there people working at changing the publication landscape? how?

3. social and political situation of the intellectual and academic worlds: how do you view the current debates over “academic freedom”? over the “culture wars”? (or is that passé?) Do you feel there is anti-intellectualism in the current cultural climate in the States? If so, how does it manifest itself? What are the responses and defences?
What is the state of health of the academic world, in you analysis? What are the problems? What are the strengths and hopes?
Do the concerns about the rise of the corporate, globalizing university affect you?

4. national, international: how important is the national scale of things, in teaching and in research? How important the international?

5. professional: is your professional situation (tenure, prospects, pay, working conditions, possibilities of research leave, financial support for your research, etc.) a major concern in your day to day work, or are you reasonably comfortable and able to just concentrate on your work? What are the problems you encounter, or are likely to? What pressures, what opportunities?

6. disciplinary landscape and the crisis in the humanities: do you feel the humanities are, or are felt to be, under siege? Is literature? particularly?
Which disciplines or fields do you feel are currently on the wane, and which blooming and developing? Do you understand the determinants for this? Is inter-disciplinarity still in vogue? Is the notion of discipline still pertinent; has it been or is it being redefined?

7. English: how is the discipline doing? And what is the relation of English to literature?
How (well), in your view, does composition fit in? How does creative writing fit in? How about ESL?

8. theory: do you feel that the debate over theory in the last decades has really shaped the academic landscape in the States, or has it been a local story, or even a fantasy? Have you encountered its battlefields? Where and in what terms? What do you feel is now the status of theory in the academic world – in research, and in (undergraduate/graduate) teaching?
What are the current major theoretical references, buzzwords, issues, debates? What do you feel is happening, in theory? (what is not?)

9. poetics: where do you feel the question of literature is at stake currently? How has the opening of new fields – cultural studies, gender and queer theory, postcolonial studies, even comparative literature, etc. – left it now? Is it a central concern in your own work, or has your interest shifted to other cultural dimensions?

10. problems and issues: are there things that worry you about the state and future of English? of the American (or wider) academic world? of its status in the political present? What would you say are the problems that preoccupy the academic community currently?

11. utopia: what would be an ideal department/(inter-)disciplinary configuration for you? In your ideal university, in your ideal department, what ideal course would you teach? Would you have an ideal student? What are the institutional, societal or cultural forces that stop this from happening? Are you working towards making it possible? How?

12. lines of flight: do you, or do you wish you could, do intellectual or creative work outside of academia?

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