Monday, December 04, 2006

L'histoire de l'universite

Je comprends par Bill Readings (The University in Ruins) qu'il faut lire Benjamin sur "La vie des etudiants" et les rapports entre universite/etat dans la notion de la professionnalisation dans le contexte d'une histoire de l'universite moderne, qui est une histoire allemande, et de la philosophie (idealiste) allemande. Que le rejet de l'utilitarisme/"applicabilite" de la formation (Bildung nouee a la Wissenschaft, et donc), l'articulation neccessaire entre recherche et enseignement, l'idee de l'universite comme productrice de communaute (et "forme communautaire"), et son rapport a la vie (et la vie creatrice, et l'esthetique [Schiller], qui je crois n'est pas mentionnee dans l'extrait de Benjamin publie ci-dessous par ELB le 19 nov. 2006 - mais on a bien les Muses et l'art), l'automomie de l'espace universitaire par rapport a l'etat, la question de la maturite de l'etudiant comme sujet de la Bildung : tout ca prend ses racines dans le travail de Fichte, Humboldt, Schleiermacher (etablissement de l'hermeneutique).

C'est bon d'avoir aussi cette historicisation. Ca souleve la responsabilite qui peserait sur les individus d'avoir a shift ce probleme comme un etat des choses. Toujours le (travail du) contexte comme degagement hors des pieges de l'individu - ou l'individualisation (qui la fait ??) du sujet serait ce processus par lequel on le confronte a la societe - en l'en extirpant donc -, et dans une stase, qu'on appelera "crise". Deadlock. Fascine aveugle entrave par la facon de presenter les problemes comme des etats ; et des impossibles. Ce scenario theorique est ideologique.
Le travail intellectuel : engagement, ou degager ? Decrocher ; historiciser. Retrouver un ruisseau (Saussure) ou l'histoire embraye - ou la "science" est necessairement bien "historique" (Saussure).

Ce que la perspective de Benjamin - mais pas forcement celui de 1915 ? - peut apporter de specifique par rapport aux Idealistes est une pensee de l'histoire nourrie de l'experience de la modernite. Post Hegel et Marx, et Baudelaire. Qui peut toucher, autrement qu'eux, quelque chose de la question du temps du savoir ; du rapport entre criticite (on peut aussi s'appuyer contre l'histoire du criticisme alors) et historiticite.
Un des filons serait certainement sa lecture du Concept de critique esthétique dans le romantisme allemand.

Le sujet de la critique (n'est pas tout seul)

"My point of departure with [Masao] Miyoshi [, author of "A Borderless World? From Colonialism to Transnationalism and the Decline of the Nation-State", Critical Inquiry 19:4, Summer 1993] arises where he addresses the implication of intellectuals and academics in this process [of a shift from culture to global capital]. He situates individual involvement as a moral question, noting that instead of resisting, academics seem only too happy to become 'frequent fliers and globe-trotters' (750). I would argue that individual consciousness is not the issue. I think that Miyoshi's recognition of the complicity of the discourses of Cultural Studies and multiculturalism with the needs of the TNCs [transnational corporations] has to be analyzed at the level of the University, where the University is understood as a bureaucratic institution developing toward the role of TNC in its own right. Hence the task of thinkers in the humanities and in other disciplines can no longer be pitched at the level of individual resistance, of the heroism of thought, since the institution doesn't need a hero. There are no heroes in bureaucracy, as Kafka indicates."
Bill Readings, The University in Ruins, Harvard UP, 1996, p. 45 (c'est moi qui souligne).