Wednesday, August 22, 2007

Agenda #12

Il y a des choses à démêler de pointes émergées rencontrées dans les discours depuis mon retour à Paris, sur :

. les sciences humaines - avec la parution en octobre 2006 du Dictionnaire des sciences humaines, dirigé par Sylvie Mesure et Patrick Savidan (PUF) ; avec ce qu'ELB rapporte et analyse de l'avenir des territoires scientifiques institutionnels du faisceau des disciplines, depuis le coeur du CNRS jusqu'aux zones de l'édition etc., avec son urgence mauvaise. Je veux prendre le temps de noter les questions clés, actives, qui sont placées en fer de lance du volume dans l'Avant-propos des directeurs de l'ouvrage : geste discursif et anthropo-logique déclaré.

. la "littérature-monde", ou le début d'un vrai mouvement de la littérature en français, bousculée par les francophones non français. Enfin un phénomène qui répond aux années 80 de du plan anglophone - Rushdie en tête. Mais 25 ans plus tard c'est dans des termes bougés, renouvelés, et de toute façon spécifiques. Il faudra suivre ces événements, ces développements. Et pour commencer le volume Pour une littérature-monde, dirigé par Michel Le Bris et Jean Rouaud, paru chez Gallimard (2007), où ont contribué, entre autres, Tabar Ben Jalloun, Maryse Condé, Edouard Glissant, Nancy Huston... A France Culture ce midi (Contre-expertise - mais le lien ne restera pas longtemps actif sans doute), dans une émission consacrée à la question "La littérature française a-t-elle peur du monde?", avec Jean Rouaud interviewé, j'apprends que Michel Le Bris est bien celui des rencontres "Etonnants voyageurs" de Saint Malo, et que le volume manifeste est autre chose qu'un recueil de textes sur les ou des "littératures francophones" - mais un geste éditorial précis, qui prend acte de la surdité de la scène littéraire de France, et déclare que l'activité littéraire postcoloniale en français (je n'ai pas entendu le terme, c'est moi qui le joint à l'ensemble ici - il me convient pour marquer autre chose justement qu'une différence entre de France et des ex-colonies et dépendances culturelles, puisqu'y participent et y mobilisent des écrivains français qui sont passés de l'autre côté d'un rapport impérialiste à la nation) - déclare donc que l'activité littéraire postcoloniale en français peut se passer de ce rapport de tutelle, et partir sur sa ligne de créativité à sa propre vitesse. Par exemple avec le public qu'elle trouve chez les lecteurs et chercheurs américains ; ici espace de dialogue.

. Antoine Compagnon, soit : un cliché d'actualité pour une situation de l'orthodoxie littéraire du moment. Son élection au Collège de France, sa leçon inaugurale - La Littérature, pour quoi faire? (2007) -, et sa participation régulière au Débat, où il vient prendre sa place dans un paysage intellectuel/idéologique français bien identifiable. Où Compagnon et Le Débat s'identifient l'un l'autre. (Dernier numéro, sur l'école et la culture générale.)

. ensuite, Barbara Cassin, mais là j'entre dans le programme de travail de l'année avec ELB - et la question du moteur de recherche. Question de la conception de la recherche, et ses déplacements actuels, déracinements et boulerversements. C'est avec deux articles du Diplo d'août, qui continuent le débat sur la société de la connaissance - Pierre Lévy et Armand Mattelart.

. c'est aussi la question des sciences humaines devant la société de la connaissance. Boucle. (Voir, ici, le volume Advancing Knowledge and the Knowledge Economy, Brian Kahin & Dominique Foray eds., MIT Press, 2006 - et les questions en série : think tanks, "société civile" avec les lobbies pour acteurs, technocratie européenne, R&D, sauvons-la-recherche etc.)

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