Sunday, February 11, 2007

La théorie littéraire hors du champ littéraire

Oui, aussi : "avoir de la littérature", et quelque chose de bien compris en séminaire de théorie à Brooklyn College : que la "théorie" française a peu marqué les pratiques insitutionnelles des départements de English ici ; que ce n'est pas primordialement en Littérature qu'on l'a reçue et retravaillée ; que c'est bien pour ça qu'elle ne circule pas sous la formule de "literary theory" mais de "theory/Theory" tout court ; que son effet spectaculaire a été plutôt dans les nouveaux champs frayés puis inscrits dans le tissu institutionnel -- Queer Studies dans le sillage de Foucault, et les carrefours des Women & Gender Studies, Postcolonial Studies etc. dans le sillage de Derrida ; et, j'avais moins regardé de ce côté mais il faut le voir bien, en particulier parce que ça situe et fait résonner aussi le travail anglais des Cultural Studies : Film Studies, Media Studies.
En littérature, la Comparative Literature comme plaque tournante effectivement (et des lieux comme Yale French Studies).
Le plus intact semble être le niveau undergraduate des English departments donc. Puis, naturellement, le hiatus qui fait que les étudiants de MA, du même département, ont eux ces repères discursifs. Mais acquis où? et quelle formation ? - ma vraie question. Un étudiant du séminaire actuel parle d'avoir beaucoup lu (lu - avoir de la littérature en théorie, donc), mais d'en avoir gardé peu et confus ; plusieurs autres parlent de problèmes d'intimidation.
Puis il y a cet ingrédient très actif, je le sens de toutes parts et régulièrement dans mes traversées et commerce : le cosmopolitisme de la référence française. Il y a quelque chose de politique, évident, repérable même, dans l'interculturel là. J'ai toujours hâte de voir ce qu'en dit Cusset. La valeur de la référence française pour le public universitaire et intellectuel américain. Toute une épaisseur d'histoire ; toute une complexité d'enjeux. A voir.

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